Alors que la montée de l’antisémitisme inquiète les Etats européens, Abdallah Chatila, un homme d’affaires établi en Suisse, vient de poser un acte fort. Il a en effet décidé d’offrir à un musée israélien un chapeau d’Hitler acheté au cours d’une vente aux enchères en Allemagne.
Il a été reçu le 8 décembre 2019 par le Président de l’État d’Israël, Reuven Rivlin.
Qui est Abdallah Chatila, le généreux donateur ?
M. Chatila est un riche homme d’affaires de nationalité libanaise qui a vu le jour à Beyrouth en 1974 au sein d’une famille de bijoutiers chrétiens. Mais c’est en Suisse qu’il s’est enrichi dans les secteurs de l’immobilier et du diamant.
Aujourd’hui, il fait partie des 300 premières fortunes suisses. M. Chatila est connu pour sa grande générosité et son implication dans diverses causes humanitaires. Il soutient depuis plusieurs années les organismes qui viennent en aide aux réfugiés venus de la Syrie et du Liban.
Une vente aux enchères historique !
Cette vente aux enchères organisée par la maison allemande Hermann Historica a provoqué un vif intérêt au sein de la communauté juive. Mais c’est finalement l’homme d’affaires libanais qui déboursera plus de 545 000 euros pour devenir le propriétaire de 10 lots mis en vente. Ces derniers comprenaient, en plus du chapeau d’Hitler, une boite à cigares, sa machine à écrire et une édition spéciale du livre Mein Kampf, estampillé d’un aigle et d’un svastika.
Un message fort pour plus de tolérance dans le monde
Pour le généreux donateur, ce geste vise à empêcher des groupes néonazis, antisémites ou tout simplement des personnes racistes de se saisir de ce chapeau pour en faire un objet de propagande de leurs courants de pensée. Pour l’heure, le fameux couvre-chef n’a pas encore rejoint Israël. Il est toujours à Munich avec d’autres effets qui appartenaient à des dignitaires nazis. Ils devraient tous être expédiés vers la capitale israélienne dans les prochaines semaines. Cependant, selon Avner Shalev, le directeur du musée, ils ne seront exposés qu’occasionnellement.
Au début, M. Chatila prévoyait de bruler tous ces objets, mais les historiens lui ont conseillé de les garder pour la mémoire collective. Il est alors entré en contact avec Keren Hayessod, une association qui œuvre pour la construction et le développement de l’État d’Israël.
C’est cette dernière qui l’a dirigé vers le musée de la Shoah à Jérusalem. Son geste revêt un caractère encore plus fort, car le Liban et Israël sont deux pays en guerre l’un contre l’autre depuis de longues années.
Par ailleurs, le président de l’association Keren Hayessod a formulé de vives recommandations à l’État allemand afin qu’une injonction soit faite aux maisons d’enchères pour qu’elles publient les noms des acheteurs de ces types d’objets.
Ainsi, ils pourront être surveillés afin de s’assurer qu’ils ne serviront pas à la propagande de l’antisémitisme, du racisme ou encore de la xénophobie. Malheureusement, l’Allemagne reste le pays d’Europe qui enregistre le nombre le plus élevé de violences antisémites.
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