Entre la Jordanie et l’État d’Israël, c’est loin d’être la lune de miel. Les deux Etats entretiennent en effet des rapports très conflictuels depuis de longues années. Parmi les sujets de tension et de divergence, il y a notamment la promotion des sites religieux présents dans les deux Etats.
Ce sujet était au menu des discussions entre le président Rivlin et le prince jordanien Ghazi bin Mohammed à Londres. Les deux leaders ont pu s’accorder sur quelques points essentiels qui ont notamment abouti à la réouverture de l’accès au tombeau d’Aaron pour les Israéliens.
Le tombeau d’Aaron: un conflit datant de 2017
Les tensions entre la Jordanie et Israël se sont fortement ravivées depuis l’attaque qui perpétrée contre un agent de sécurité sur le mont du Temple, et la mort de deux Jordaniens au sein de l’ambassade israélienne.
Depuis lors, les Israéliens avaient l’interdiction formelle de prier sur le territoire Jordanien, même au sein de leur chambre d’hôtel. Ils n’avaient également pas le droit d’apporter des livres et des instruments de prières.
Toutes leurs affaires étaient fouillées au niveau des frontières. Les choses se sont encore plus détériorées lorsqu’une vidéo a été publiée en Jordanie, montrant des juifs en train de prier sur le tombeau d’Aaron, le frère de Moïse qui représente le grand prêtre de la Bible. La réaction a été vive du côté des autorités jordaniennes. Ces dernières ont rappelé que ce pèlerinage était formellement interdit. Elles sont allées plus loin en interdisant l’accès du site aux juifs.
Une enquête avait même été ouverte par le ministère afin d’identifier les personnes qui permettaient aux Israéliens de rentrer sur le site et d’aller prier sur le tombeau. Le ministre avait alors annoncé sa ferme intention d’engager des poursuites judiciaires contre ces contrevenants.
Malentendu ou réalité ?
À l’époque, le guide touristique qui était chargé de conduire le groupe de juifs avait déclaré qu’ils n’avaient pas prié sur les lieux, et que surtout, tous les détails liés à leur visite étaient coordonnés. Il avait même également précisé que dans la vidéo en question, les israéliens concernés chantaient plutôt en l’honneur d’un jeune garçon qui venait de célébrer sa bar-mitsvah. Les policiers se seraient donc trompés en pensant que les juifs étaient en train de prier.
Une réouverture après de longues discussions
C’est dans un communiqué officiel du ministère israélien des Affaires étrangères que l’annonce a été publiée. Après de longs pourparlers, le président israélien a convaincu les autorités jordaniennes d’ouvrir à nouveau l’accès du site aux juifs.
Mais une condition a tout de même été imposée. Désormais, toute visite qui doit s’y dérouler doit faire l’objet d’une autorisation préalable des responsables du site et d’une organisation avec les guides et agents de sécurité qui y travaillent. Les détails logistiques liés au respect de cette nouvelle directive feront également l’objet de négociations avec la partie israélienne. En effet, le site a une signification très importante pour les pèlerins juifs.
Pour ces derniers, c’est bien là, à Hor, non loin de Pétra, qu’Aaron aurait été enterré. Mais plusieurs scientifiques émettent des doutes à ce sujet. Il faut savoir que les musulmans considèrent eux aussi, ce site comme un lieu sacré, car pour eux, Aaron est un prophète. Il fait donc lui aussi l’objet d’une vénération dans la religion islamique.
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