Dans le quartier Est de Jérusalem, à la jonction de la rue Saladin et de la route de Naplouse, rien n’indique que derrière une porte en fer se cache un endroit unique au monde : le Tombeau des rois, une bâtisse qui date de plus de 2000 ans. Le site, qui est une propriété de la France depuis 1886, a fait l’objet d’importants travaux de rénovation. Mais avant qu’il ne soit à nouveau ouvert au public, la France exige des garanties.
Un endroit unique en Israël
Le Tombeau des rois est l’un des plus importants sites touristiques en Israël, situés hors de la Vieille ville. Il a été découvert en 1860 par l’archéologue français Jean-Baptiste Humbert. Trois ans plus tard, Félicien de Saulcy, l’un des plus grands noms de l’archéologie biblique, y a mené des recherches qui indiquaient que le site abritait les reliques des rois David et Salomon. Mais plusieurs fouilles archéologiques ont démontré quelques années plus tard que cette hypothèse n’était pas vérifiée. Le site abriterait plutôt le tombeau de la reine Hélène d’Adiabène, un royaume situé en Mésopotamie, l’actuel Kurdistan.
Cette dernière se serait converti au judaïsme 30 ans environ apr. J.-C. et aurait fait de ce lieu le sépulcre de sa dynastie. Le nom « Tombeau des rois » a été tout de même conservé et plusieurs autres théories ont encore remis en cause cette hypothèse. Toutefois, tout le monde s’accorde sur la beauté architecturale du site.
Les prières et les protestations des juifs orthodoxes
Le Tombeau des Rois est un lieu saint pour les juifs et ces derniers commencent à donner de la voix afin d’y avoir accès à nouveau. L’un de leurs groupes, conduit par le rabbin Zalman Grossman, vient même manifester deux fois par semaine devant la porte depuis décembre 2018. Ils sont soutenus par de nombreux groupes israéliens, ainsi que par des autorités politiques et religieuses tels que le ministère israélien des Affaires religieuses et Shlomo Amar, le grand rabbin de Jérusalem.
Les garanties exigées avant la réouverture
L’emplacement du Tombeau des rois est très sensible. En effet, il est situé dans la partie palestinienne de Jérusalem, l’une des régions au cœur du conflit israélo-palestinien. Le fait de laisser les juifs y prier pourrait donc provoquer des tensions, perturber les relations entre la France et la Palestine et faire de ce site touristique, un site purement religieux. Par ailleurs, la souveraineté française sur le Tombeau des rois a déjà été remise en cause devant le tribunal rabbinique en 2015 par Yitzhak Mamo et Yaakov Saltzman. Afin d’éviter une situation similaire à l’avenir, la France exige qu’avant la réouverture, l’État hébreu reconnaisse officiellement que le site est une propriété française et que de nouvelles poursuites judiciaires ne soient pas engagées.
Enfin, il faut remarquer que le drapeau français flotte sur trois autres lieux saints en Israël : l’Église Sainte-Anne, le Monastère bénédictin d’Abu Gosh et le Monastère de l’Eléona.
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