Depuis la découverte des luxueuses baignoires d’Hérode, l’albâtre dans lequel elles ont été créées était attribué aux carrières égyptiennes.
Mais la sagacité d’une étudiante en doctorat d’archéologie de Tel Aviv renverse les certitudes.
Hérode le Grand: Un roi bâtisseur
Hérode le Grand, placé sur le trône du royaume de Judée par les romains en 40 avant JC, est connu, entre autres, pour son talent de bâtisseur. On lui doit de nombreuses réalisations, deux palais et la construction du second temple de Jérusalem. Ses exigences et son ambition l’ont conduit à rechercher les meilleurs matériaux et les artisans les plus réputés pour ses constructions et leur aménagement.
Durant les précédentes décennies, deux de ses palais ont été mis à jour par les archéologues : la forteresse de Kypros, près de Jéricho, et le palais de Hérodion, situé au sud de Jérusalem. Et, à l’intérieur de ces palais, les chercheurs ont trouvé de somptueuses baignoires en albâtre.
Compte-tenu de la qualité du matériau et de l’élégance du travail effectué, les scientifiques ont acquis la quasi-certitude que ces baignoires provenaient des carrières égyptiennes. Il est vrai que l’Égypte dominait à l’époque le travail de l’albâtre du fait de la qualité de sa pierre.
Mais cette théorie vient d’être réfutée par une doctorante en archéologie de l’université de Bar Ilan à Tel Aviv.
Albâtre égyptien contre albâtre israélien
Dans le cadre de sa thèse de doctorat, Ayala Amir a souhaité vérifier les fondements de cette théorie. A l’origine de sa réflexion, les recherches menées dans la grotte de Téomim, sur le versant ouest des collines de Jérusalem, avaient révélé qu’elles avaient été exploitées comme carrière d’albâtre calcaire il y a plus de 2000 ans. Ayala Ami a donc émis l’hypothèse qu’Hérode le Grand, homme pragmatique, ait pu faire réaliser sur place ses baignoires plutôt que de les faire venir d’Égypte.
Pour vérifier sa théorie, elle a eu l’idée de faire appel aux compétences de son père, membre du département de chimie de l’université de Bar Ilan. Avec son aide elle a défini une méthode d’analyse chimique des matériaux des baignoires, de l’albâtre égyptien et de celui de la carrière de Téomim.
Et les résultats de cette étude ont confirmé ce qu’elle présentait : les baignoires ont bien été conçue à partir de la pierre provenant de Jérusalem.
Cette découverte permet d’imaginer qu’Israël disposait alors de la matière et des compétences nécessaires à la conception de magnifiques réalisations et pouvait rivaliser avec son concurrent égyptien.
L’analyse d’autres éléments datant de l’époque, avec cette même méthodologie, permettra de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse.
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