Des fouilles archéologiques à Jérusalem ont déterrés des objets du temps de JudaLe sol israélien est encore loin d’avoir livré tous ses secrets. Grâce aux fouilles organisées régulièrement à différents endroits du pays, les archéologues font encore des découvertes très surprenantes. Celles effectuées dans les environs de la nouvelle ambassade des États-Unis à Jérusalem, viennent de révéler au grand jour un immense site du royaume de Juda.

Sur place, des découvertes vieilles de 2700 ans, dont 120 sceaux imprimés sur des jarres autrefois utilisées pour collecter les taxes pour le roi Ezéchias.

 

Au temps des rois de Judée

On en sait maintenant un peu plus sur l’organisation de l’économie mise en place entre le VIIe et le VIIIe siècle av. J.-C., l’époque des rois de Judée. L’immense complexe découvert à quelques encablures de la vieille ville servait autrefois de lieu de stockage de taxes et de denrées pour le roi. Cela a été confirmé par le sceau « LMLK », « LaMeLeKh », qui veut dire « Appartenant au roi », présent sur les poignées des 120 cruches en céramique découvertes sur le site.

En toute vraisemblance, ces cruches servaient de contenants pour le vin et l’huile d’olive produits par le peuple. Selon Neria Sapir, l’un des responsables de l’AIA, c’est l’une des découvertes les plus importantes sur cette époque de l’histoire d’Israël.

 

L’un des centres névralgiques de l’ancien royaume de Juda

En plus des jarres, plusieurs scientifiques ont découvert des figurines représentant des femmes, des cavaliers ou encore des animaux. Si l’on se réfère aux récits bibliques, il s’agirait vraisemblablement d’objets du culte païen répandus à l’époque du royaume de Juda.

Mais il n’y a pas que ça. Certaines jarres sont estampillées avec les noms de notables ou de riches propriétaires terriens de l’époque, dont l’activité économique contribuait à la prospérité du royaume. De plus, les fouilles effectuées dans la région et dont les résultats ont été publiés en 2011 avaient déjà révélé la présence de plus de 2000 autres jarres portant des empreintes diverses.

Tous ces éléments portent à croire que le site était le trésor public du royaume de Juda entre le VIIIème et le VIIème siècle avant J-C, ou tout au moins l’un des centres les plus importants de Jérusalem à cette époque. Selon les archéologues, le site dominait autrefois de vastes parcelles agricoles et des vergers d’oliviers au sein desquels se trouvaient également des usines de transformation.

 

Quelques points d’ombre tout de même

Selon les récits bibliques, cette époque aurait été marquée par plusieurs événements majeurs, dont la conquête de Jérusalem par le roi d’Assyrie. Les jarres trouvées sur le site démontrent qu’Ezéchias, alors roi d’Israël, continuait de percevoir des taxes en dépit de l’état de siège. Il est fort probable qu’une partie de la collecte était reversée au dirigeant assyrien.

Par ailleurs, selon les archéologues, le site aurait été détruit avant l’exil babylonien et remis en service après le retour à Sion, puis recouvert d’un immense tas de pierres de silex. Mais pour quelle raison exactement ? De plus, pourquoi installer un centre de collectes sur un terrain pentu et rocheux ? De nombreuses autres fouilles sont encore entreprises pour élucider ces mystères.