Ein Karem
Ein Keram : la douceur d’un village doté de nombreux atouts
Certains se rendent à Ein Keram (ou Ein Kerem) pour sa douceur de vivre, son charme provençal et ses galeries d’art. D’autres sont attirés par sa dimension religieuse et partent sur les traces de de la Vierge Marie et de Jean Le Baptiste. Quoi qu’il en soit, ce célèbre quartier de Jérusalem attire chaque année de très nombreux visiteurs. Alors… pourquoi pas vous ?
Un lieu prisé pour sa dimension culturelle et artistique
Situé à l’ouest de Jérusalem, Ein Keram (ou Ein Karem) est un quartier réputé pour son atmosphère particulière et reposante. Les montagnes verdoyantes servent d’écrin à la beauté de cet ancien village au passé historique. Son architecture est assez atypique. Elle emprunte aux modèles européens, ceux de la Provence, de la Toscane, certains de ses codes tout en s’inscrivant dans le panorama traditionnel de la ville sainte avec ses petits immeubles en pierre de Jérusalem. C’est sans doute pour cette esthétique bohème qu’à partir des années 70 de nombreux artistes s’y sont installés. Ein Kerem est désormais appréciée pour sa qualité de vie. Les visiteurs peuvent déambuler à travers ses rues bordées de galeries, de bars et de restaurants de charme.
Mais Ein Keram est également une ville à l’histoire religieuse riche en événements.
Un village historique devenu quartier chic et tendance
Ein Keram signifie « La Source de la vigne ». En effet, les juifs qui y vécurent avant l’ère chrétienne y cultivaient la vigne. La ville est citée dans les sources bibliques relatant la vie du prophète Jérémie. Par ailleurs, selon la tradition juive, l’autel du temple de Jérusalem aurait été construit avec des pierres extraites de la vallée d’Ein Kerem.
C’est également le berceau du christianisme. En effet, c’est ici que Marie, alors enceinte de Jésus, aurait rendu visite à sa cousine Elisabeth alors également enceinte de celui qui deviendra le dernier prophète : Jean Le Baptiste. Cette visite de Marie est connue sous le nom de Visitation.
La ville porte également les traces de l’Islam. En effet, les musulmans s’y installèrent sous la domination de l’empire Ottoman.
En 1948, durant la guerre d’indépendance d’Israël, la ville est conquise. Des rescapés de la Shoah s’y installent ainsi que des émigrants yéménites. Mais, du fait de sa position excentrée par rapport au centre-ville de Jérusalem, Ein Kerem reste peu fréquentée. Puis, à partir des années 70, Jérusalem s’étendant aux collines environnantes, Ein Keram, du fait de son charme occidental, attire les artistes. Le quartier devient alors un quartier bohème et chic.
Les touristes affluent aujourd’hui à Ein Keram pour jouir de cette atmosphère particulière, déambuler dans les rues bordées de galeries d’art et de commerces artisanaux ou pour visiter les lieux bibliques liés à la naissance du christianisme.
Le berceau du christianisme
Selon les évangiles, c’est à Ein Keram que vécurent Elisabeth et son mari, Zacharie, prêtre juif. C’est ici que l’ange Gabriel aurait annoncé à Zacharie que son épouse, déjà âgée, allait mettre au monde un enfant appelé à devenir prophète.
Enceinte, Elisabeth reçut la visite de Marie, venue lui annoncer qu’elle portait également en elle un bébé appelé à devenir le Messie. Dès que Marie entra, Elisabeth sentit en elle son bébé s’agiter de joie. Elle comprit alors la nature de l’événement que sa cousine allait lui annoncer et prononça ces paroles qui entrèrent plus tard dans la prière du « Je vous salue Marie » :
« Je vous salue Marie, pleine de grâce Le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs maintenant et à l’heure de notre mort. »
La réponse de Marie à Elisabeth deviendra plus tard la prière du Magnificat.
"Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais, tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais."
C’est ce moment exceptionnel qui fonde l’événement de la visitation.
L’histoire de Jean Le Baptiste
Jean va en effet devenir prophète, le dernier avant l’avènement de Jésus. Adulte, il prêche sur les rives du Jourdain et à Béthanie. Il exhorte les foules à demander le pardon pour leurs péchés et leur promet l’absolution par le baptême ce qui lui vaudra d’être nommé Jean Le Baptiste (ou Jean-Baptiste). Jésus rejoint son cousin et devient son disciple. Il reprend certaines de ses prédications. Jean baptise Jésus dans les eaux du Jourdain. C’est dans l’entourage de Jean que Jésus recrute ses premiers apôtres. Puis, l’élève dépassant le maitre, Jésus s’engage sur sa propre route. Jean reconnaît la supériorité de Jésus et annonce son avènement en tant que Messie.
Les prédications de Jean gênent le pouvoir romain qui craint un soulèvement des foules. Le Gouverneur Hérode Antipas décide de l’arrêter puis de le tuer.
Les lieux à visiter : sur les traces de Marie et de Jean Le Baptiste
L’église de la visitation est le centre d’intérêt principal de tous les visiteurs attirés par l’histoire biblique. Elle a en effet été bâtie par les croisés sur le lieu ou résidaient Elisabeth et Zacharie et où la Vierge Marie rendit visite à sa cousine Elisabeth. Après le départ des croisés, l’église tombe en ruine. Elle est rachetée par les franciscains en 1679. N’ayant pas reçu l’autorisation du pouvoir ottoman de rénover l’édifice, l’église reste en l’état. Les franciscains devront attendre 1862 pour obtenir le droit de reconstruire l’étage inférieur. Et c’est seulement entre 1938 et 1955 que les franciscains obtiennent la permission d’engager des travaux importants et dotent le bâtiment d’un niveau supérieur.
Les visiteurs peuvent aujourd’hui voir les vestiges d’une grotte reproduisant l’entrée de la maison d’Elisabeth et Zacharie, découvrir les fresques murales en l’honneur de Marie et les versets du Magnificat gravés sur les colonnes. Ces mêmes versets sont repris en 42 langues sur des plaques en céramique apposées sur un mur. D’autres fresques représentent des événements importants de l’histoire du christianisme : le Concile d’Éphèse et la bataille navale de Lépante qui vit la Sainte-Ligue réunie par le Pape couler près de 200 navires ottomans en 1571.
De plus, de très belles fresques italiennes retracent l’histoire de la visite de Marie à sa cousine.
L’église Saint-Jean Baptiste est l’autre lieu supposé de la maison d’Elisabeth et Zacharie et de la naissance de Jean.
C’est toutefois ce que pensait la mère de l’empereur romain Constantin quand elle fit construire une église sur ce lieu. A l’époque des croisés du Royaume de Jérusalem une nouvelle église fut construite sur les fondements de la première. Durant les siècles suivants, le bâtiment fut abandonné avant d’être racheté par les franciscains en 1621 et reconstruit avec la permission du Sultan Ottoman en 1674. Puis, de 1857 à 1900, la famille royale d’Espagne finança d’importants travaux de rénovation et d’agrandissement.
Sur le porche de l’église deux mains sont gravées : celles de Jésus et de Saint-François d’Assise, fondateur de l’ordre des Franciscains. Près de la nef, deux statues représentent Saint-François d’Assise et Sainte Claire qui créa l’ordre destiné aux femmes.
Une peinture attribuée à l’atelier de Le Greco représente Marie et une autre, attribuée à Ribalta, peintre espagnol du 16ème siècle, met en scène Saint-Jean Baptiste.
Dans la cour de l’église, sur le mur, la chanson que chanta Zacharie à la naissance de son fils, Jean, est inscrite en 24 langues. C’est cette chanson qui deviendra le Bénédicité dans la tradition chrétienne.
De nombreuses visites et excursions à proximité
Il est possible de séjourner à Ein Keram dans des Zimmer, sortes de maisons d’hôtes offrant toutes les commodités. Vous apprécierez votre séjour dans le cadre bohème du quartier, entouré de monts et vallées, et pourrez effectuer des visites alentours. En effet, le centre de Jérusalem est à quelques kilomètres seulement. Vous pourrez également vous rendre sur le Mont Herzl et visiter le Herzl Museum qui retrace la vie du fondateur du mouvement sioniste. A l’ouest du Mont Herzl se trouve le fameux musée de Yad Vachem, dédié à l’histoire de la Shoah.
Au sein de l’hôpital Haddassa d’Ein Kerem, vous vous pourrez admirer dans la synagogue Abel du centre hospitalier, l’une des œuvres les plus connues de Marc Chagall, réalisée en 1962 : 12 vitraux représentant les 12 fils de Jacob. Ceux-ci, commandés spécialement à l’artiste ont été finalement offerts par ce dernier après leur exposition au Louvres à Paris et au Musée d’Art Moderne de New York.
FAQ sur Ein Karem
Où est situé Ein Karem ?
Ein Karem est situé à proximité de Jérusalem, à seulement 7km à l’ouest du centre-ville. Ce village est devenu au fil du temps un quartier de Jérusalem.
Comment se rendre à Ein Kerem ?
L’accès à Ein Kerem est aisé. A partir de Tel Aviv, il vous faudra prendre le train puis la ligne 1 du tram ou la ligne de bus 517. A partir de Jérusalem, vous devrez prendre la ligne de bus 91 puis la 28. En voiture, vous mettrez près de 13 minutes pour rallier Ein Kerem en partant du centre de Jérusalem.
Pourquoi Ein Karem est devenue un quartier très tendance ?
Ein Karem était un village peu prisé car éloigné du centre de Jérusalem. Mais la ville s’étendit et gagna les monts environnants. Dans les années 70, le style occidental d’Ein Kerem attira les artistes. Le quartier devint rapidement un lieu bohème et se développa jusqu’à devenir l’un des quartiers les plus réputés des environs de Jérusalem.
Pourquoi Ein Kerem est considérée comme le berceau du christianisme ?
Ein Kerem est considérée comme le berceau du christianisme car, selon les évangiles, c’est dans ce village que la Vierge Marie se rendit pour annoncer à sa cousine Elisabeth qu’elle était enceinte et allait mettre au monde le Messie, selon la révélation faite par l’ange Gabriel.
C’est également à Ein Kerem que naquit le dernier prophète, Jean, Fils d’Elisabeth et du prêtre Zacharie, quelques mois avant Jésus.
Quels rapports entretenaient Jésus et Jean ?
Selon les évangiles, ils étaient petits cousins. Jean prêchait pour le pardon des fautes par le baptême. Jésus suivit ses enseignements puis, dépassant son maitre, prêcha à son tour. Jean reconnaissait la supériorité de Jésus et l’annonçait comme était le messie. Par ailleurs, Jésus trouva ses premiers disciples parmi ceux de Jean.